Visite au marché

A mon tour (David) de vous emmener découvrir une part de mon quotidien avec une escapade au marché.

Il est 7 heures du matin, je sors de l’immeuble, un doux soleil m’accueille avec une fraîcheur bienvenue. Muni de mon sac de courses, je me dirige vers le marché à moins de 10 minutes à pied. Sur le chemin, j’aperçois, sur ma droite, une centaine de pigeons agglutinés en train de picorer de la nourriture offerte dans une cour d’immeuble en lien avec la croyance en la réincarnation : si tu donnes à manger dans cette vie, tu auras aussi de la nourriture en abondance dans la prochaine vie.

Les rues sont déjà bien animées, car, oui les gens se lèvent tôt. A ce moment, je repense à une discussion avec un élève qui se disait « paresseux » parce qu’il se lève seulement à… 5h30 du matin, or il souhaiterait pouvoir se lever plus tôt pour étudier.

J’arrive au marché et me dirige vers un stand de légumes que je connais déjà un peu avec une vendeuse sympa qui m’inspire confiance. Bon, ça y est, le moment est venu de mettre mon birman en pratique.

J’aperçois beaucoup de verdure exposée qui m’est complétement inconnue. J’en désigne plusieurs pour connaître leur nom, difficile à retenir, mais malgré tout, j’acquiesce et souris comme si je pouvais cocher la case « acquis ». Finalement, je me concentre sur des légumes connus, passe commande et essaie de capter les prix. Les dames, aux alentours, commencent à sourire en m’entendant balbutier mon birman et m’aident. Je deviens un peu l’attraction du stand, les gens s’arrêtent pour m’observer. La vendeuse me demande où j’habite et je suis tout fier d’avoir compris la question et de lui répondre.

Au moment de payer, je fais entière confiance à la vendeuse car je suis complètement perdu dans les additions. Tout à coup, un jeune attire mon attention et me désigne le sol. Je regarde et vois un billet tombé de ma poche. Je le remercie et réalise me sentir en sécurité, ici au marché, même si je détonne un peu dans cet environnement.

Puis je me dirige vers le stand de bananes. Je regarde l’éventail et me rapproche vers une grappe qui me semble mûre. Tout à coup, le vendeur m’interpelle le regard noir. Oups, je réalise que les chaussures ne sont pas de mise à cet endroit. Je rebrousse chemin, m’excuse et enlève mes «schlappes » ; une coutume habituelle lorsqu’on rentre dans une maison, un temple ou certaines boutiques. Penaud, je prends note et me dis qu’on ne m’y reprendra plus.

Finalement, je termine au stand de fruits et découvre les premières fraises de la saison en visualisant déjà le jus du petit déjeuner. C’est reparti pour un cours de langue avec les unités de mesure selon les fruits ! Je constate que mon côté latin ressurgit avec des mains très communicatives. En quittant le stand, je me dis qu’il me faudra revoir le système de mesures complexe, avec certaines mesures spécifiques au pays et d’autres héritées de la période coloniale anglaise.

Le sac plein, je rentre à la maison. A l’entrée, je croise le chauffeur de la voisine qui me demande ce que j’ai acheté, et c’est avec joie que je lui énumère ma liste d’achats en birman.

En remontant les escaliers pour arriver à notre appartement, je me remémore ces chouettes rencontres et bribes de conversation. Il est 7h40, l’heure de préparer un jus frais plein de vitamines ; je pense au cours de birman qui nous attend.

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