Il est midi et nous voilà à nouveau à la station principale de bus de Yangon de son nom Aung Mingalar Highway Bus Station. Comme nous sommes bien en avance et que nos ventres gargouillent, nous regardons autour de nous et décidons de manger dans un petit « boui-boui » qui sert des plats typiques locaux.
L’affiche à l’extérieur promet plein de plats variés avec de belles photos. Au final, nous réalisons qu’il n’y a qu’un mets au choix, une sorte de plat du jour qui n’est pas dans le menu. Bonne occasion pour pratiquer la langue. Résultat des courses: nous avons sur la table du riz, de la viande avec une sauce un peu huileuse et une assiette remplie de feuilles dont nous ne connaissons ni le nom ni la façon dont nous sommes censés les manger. Là, on se regarde et on se dit qu’on a encore beaucoup à apprendre.
L’heure du départ est arrivée et nous partons pour Taungoo, à cinq heures de bus de Yangon pour visiter un atelier orthopédique. Arrivés dans la petite ville, quel contraste avec Yangon : Tout est vert et il y a très peu de voitures, remplacées par une multitude de motocycles. En effet, les motos sont interdites en ville de Yangon.
A la descente du bus, nous sommes entourés par une dizaine de chauffeurs de taxi, qui nous proposent leur service avec leurs scooters. Quelle ne fut pas leur surprise d’entendre « des touristes » bafouiller en birman !
Nous déclinons les propositions de transport en expliquant qu’après cinq heures de bus, nous aurons du plaisir à marcher.
Sur notre chemin menant à l’hôtel, les gens se retournent, nous disent bonjour, nous dévisagent. Impossible de passer inaperçus et pendant un bref instant, nous avons l’impression d’être des stars qui n’arrivent pas à passer incognito dans la rue.
Le lendemain matin, le responsable de l’atelier vient nous chercher en moto et nous emmène pour une journée à l’atelier d’orthopédie.
Nous commençons par rencontrer quelques patients, et le personnel nous explique comment le centre fonctionne. Nous assistons à une prise de mesure par plâtre d’un nouveau patient pour la confection d’une prothèse ainsi qu’à l’essayage de chaussures orthopédiques de deux petites filles.
Des patients essaient leurs prothèses et font des allers retours dans la salle d’entraînement. Les raisons des amputations sont très diverses: accidents de la route, mines antipersonnel, diabète, problèmes vasculaires. Tout ceci nous rappelle pourquoi nous sommes là et ne fait que renforcer notre désir d’être au service des personnes avec un handicap.
En fin de journée, nous sommes invités au premier anniversaire du fils d’une des employées : une grande célébration avec une trentaine de personnes, des chants, un gâteau et un repas pour tout le monde. Puis dans un autre style, nous participons à un anniversaire surprise pour les 31 ans d’une employée de l’atelier qui se transforme en bataille de gâteau.
Toutes ces rencontres nous montrent le privilège d’être dans ce pays. L’équipe de l’atelier a été incroyable : ils nous ont vraiment inclus dans leurs activités, et leur accueil a été plus que chaleureux, nous permettant de découvrir un peu plus de la vie ici au Myanmar.